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Position de l’Alliance Sécurité Suisse concernant le Message sur l’armée 2022

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L’Alliance Sécurité Suisse s’est fait entendre dans le cadre des auditions de la Commission de politique de sécurité du Conseil des états sur le Message sur l’armée 2022 avec une prise de position détaillée.

1. Evaluation sommaire

  • Le Conseil fédéral doit signer le contrat d’achat de l’avion de combat F-35A évalué sans délai dans le cadre de la durée de l’offre.

  • Le système Patriot permet de combler une lacune en matière de sécurité.

  • L’acquisition future de matériel militaire doit se faire à temps et correctement.

  • Le programme immobilier est soutenu.

2. Position

Au plus tard depuis le 24 février 2022, l’importance de la capacité de défense est claire. La guerre conventionnelle est malheureusement de retour en Europe. La Suisse doit se préparer de manière globale aux évolutions dangereuses et apporter sa contribution à la sécurité en Europe. Cette contribution consiste à faire respecter la neutralité armée.

C’est dans ce sens qu’il faut voir la préparation clairvoyante du message sur l’armée. Il ne s’agit pas d’un réarmement, mais d’un équipement. Avant même que la guerre n’éclate, l’Alliance Sécurité Suisse a attiré l’attention sur l’insécurité de la situation. Dans son rapport sur la politique de sécurité, le Conseil fédéral a lui aussi retenu différents scénarios et a préparé le message sur l’armée 2022 avec la clairvoyance nécessaire. La situation actuelle met en évidence l’importance des projets d’acquisition déjà constatée auparavant. L’approbation du message sur l’armée 2022 est donc de la plus haute importance pour la sécurité de notre pays. Avec l’approbation du Parlement, les avions de combat en service depuis 1978 et 1996 pourront être remplacés par le F-35A. Le système de défense aérienne basé au sol Patriot est définitivement acquis. Les deux systèmes ont été évalués comme étant les plus utiles et les moins chers. L’Alliance Sécurité Suisse soutient donc clairement les acquisitions proposées dans le message sur l’armée.

I. L’avion de combat F-35A évalué doit être acquis le plus rapidement possible.

Le message formule clairement le danger du non-remplacement de la flotte vieillissante de F/A-18 et de Tiger : “[…] si l’on renonçait aujourd’hui à une nouvelle acquisition, vers 2030, non seulement les avions existants seraient retirés du service en raison de leur âge, mais en conséquence, le savoir-faire serait également perdu”. En acceptant clairement le message sur l’armée 2022, les deux chambres du Parlement doivent s’engager sans équivoque en faveur de la défense aérienne et de la défense nationale dans son ensemble.

Il est également important de respecter les délais de la procédure ordinaire. La mise à disposition par Mar de 100 milliards d’euros pour la Bundeswehr a des conséquences – l’Allemagne acquiert également le F-35. En décembre 2021, la Finlande avait déjà opté pour 64 exemplaires de l’avion de combat multi-rôle américain F-35. Le Canada a annoncé le 28 mars 2022 qu’il allait également passer une nouvelle commande de 88 avions du même modèle.

Compte tenu des goulets d’étranglement attendus au niveau de la production et de la menace d’augmentation des prix qui en découle en cas de retard de commande, la non-signature de l’offre dans les délais impartis est désastreuse pour la Suisse. D’autres pays pourraient reprendre le slot de production de la Suisse. Le cadre financier pourrait être massivement dépassé et, en raison de retards de livraison, nos Forces aériennes risquent de manquer de capacités en 2030. C’est pourquoi l’Alliance Sécurité Suisse demande au Conseil fédéral de signer le contrat de vente dans le délai imparti par l’offre. Pour cela, une décision du Parlement doit être prise à temps.

II. Le système Patriot permet de combler une lacune en matière de sécurité

Pour la défense aérienne terrestre, le Conseil fédéral a opté pour cinq unités de feu du système Patriot du fabricant américain Raytheon. Ce système permet non seulement d’atteindre une très grande distance d’engagement, mais aussi d’améliorer la situation aérienne grâce à des capteurs à longue portée. Avec peu de positions, l’armée peut ainsi protéger une grande partie des zones habitées de la Suisse et décharger les avions de combat. La défense aérienne basée au sol assure ainsi une protection durable et peut combattre d’autres avions de combat, des missiles de croisière et des engins guidés à courte portée.

III. L’acquisition future de matériel d’armée doit se faire à temps et correctement

L’invasion russe montre que la Suisse doit être en mesure de se défendre à tous les niveaux contre les menaces. Cela implique des moyens militaires modernes au sol et dans les airs. Mais les conflits modernes exigent également une défense contre les attaques de drones et une défense dans le quatrième espace de conflit : le cyberespace. C’est donc à juste titre que le message sur l’armée 2022 propose la mise en place et le développement des cybercapacités suisses et l’examen précoce de nouvelles acquisitions.

L’Alliance Sécurité Suisse est toutefois sceptique quant à la suffisance des crédits pour l’étude de projet, les essais et la préparation de l’acquisition (PEB), pour les besoins en équipement et en renouvellement (AEB) ainsi que pour les munitions d’instruction et la gestion des munitions (AMB). L’Alliance Sécurité Suisse suggère de vérifier le montant du crédit PEB et de l’adapter éventuellement vers le haut. Par exemple, le budget pour le matériel d’aide au commandement semble encore très faible.

IV. Le programme immobilier est soutenu

Les crédits d’engagement pour un programme immobilier font également partie du message sur l’armée. Il s’agit de différents projets tels que l’assainissement d’une installation de conduite pour la protection de l’environnement, un entrepôt à hauts rayonnages pour les textiles à Thoune et des mesures de construction sur l’aérodrome d’Alpnach. Ces projets sont soutenus par l’Alliance Sécurité Suisse.